S'autoriser la critique en entreprise, oui, mais constructive !

Vous arrive-t-il d'adopter un point de vue différent de vos collaborateurs quand vous examinez une situation ?

La réponse est très certainement oui, mais la question est : comment l'exprimez-vous ?

Par nature, la critique n'est ni négative, ni positive. J'ajouterais que lorsqu'elle sert le bien commun, l'intérêt collectif, l'innovation et la créativité de vos collaborateurs, la critique est constructive, voire même productive. Dès lors, l'enjeu n'est pas d'éviter les critiques pour se prémunir de conflits internes mais de développer un climat de confiance pour en tirer les bénéfices dans un esprit gagnant/gagnant.

Le mal-être, le stress et le désengagement en entreprise sont très souvent liés à un problème de communication. Les études du professeur Shelly Gable démontrent que le choix des mots et la façon de les exprimer ont un impact direct sur la performance collective. Vous vous demandez sans doute comment amener une critique sans que votre interlocuteur soit heurté ou adopte une position défensive ?

Laissez moi vous exposer ici quelques pistes de réflexion. 

1. La critique doit reposer sur des faits objectifs sans attaquer directement la personne ou le projet à qui elle est adressée. Avant de vous lancer, identifiez et clarifier le besoin non satisfait (pourquoi suis-je en désaccord ?). Privilégiez l'utilisation des pronoms "je" ou "nous" aux "tu" ou "vous", à la connotation plus accusatrice.
   
   
2. Apprenez à questionner. Posez des questions ouvertes afin de permettre à votre interlocuteur de défendre son propre point de vue et de l'argumenter. Non seulement ces questions appellent un développement de pensée mais elles marquent aussi votre intérêt et votre considération. Faites preuve d'empathie et de bienveillance pour susciter la réciprocité.
   
   
3. Valorisez les échecs pour ce qu'ils sont, des opportunités d'apprendre et de rebondir. Poussez vos collaborateurs à sortir de leur zone de confort, à s'entraider, à essayer de nouvelles choses autrement dit à cultiver un état d'esprit de développement.
   
   
4. Veillez à rester dans un bon ratio de positivité avec votre équipe. L'un des trois critères du ratio de positivité est le rapport entre le nombre de commentaires négatifs et positifs. Selon la recherche, le seuil de performance est de 1/6.
   Se focaliser sur le négatif est énergivore.

Vous l'aurez compris, tout est finalement une question d'équilibre. Pour qu'elle soit constructive, la critique doit savamment jongler entre différents besoins interpersonnels, favoriser la créativité en ouvrant le
débat tout en créant du lien (cohésion d'équipe) et du sens. Cultivez une posture positive et optimiste et partagez là, c'est contagieux !